Photo de moi, Vic ORTH, sur la gauche de la photo prise dans une glace avec le logo KODAK sur la droite

Vic ORTH

 "Vic Orth photographie l’amour et son intimité. Dans un lointain souvenir, son père lui a confié un ancien appareil photo numérique et ce fut le début d’une relation inassouvie, amourachée comme douce avec l’argentique."

- Arthur Dayras, rédacteur dans L’œil de la photographie -

Jeune adulte, le besoin de me photographier s’est imposé à moi. Nécessité de faire corps avec moi même. Ainsi, en 2020 est née la série « Corps à corps » à la découverte de l’abondance et des possibilités du genre, du soi.

Un miroir dans une main et un boîtier argentique dans l’autre : des autoportraits en lumière naturelle et des développements réalisés entre ma douche et mon lavabo. La série Corps à corps naît d’une ode à la fluidité d’expression de genre.

Mes images mettent en avant des corps ; leur lignes, leur singularité. Intimistes, ces moments de prises de vue m’apparaissent d’abord comme un voyage avec moi-même à la découverte de l’abondance et des possibilités du genre, du soi. Je fais doucement entrer d’autres modèles, des personnes proches dans cette bulle. La série corps à corps s’étoffe depuis 2020 avec d’autres corps que les miens ; je deviens à mon tour le médiateur, le miroir... Les corps se dévoilent, s’allègent, se déshabillent pour se soustraire des regards ou pour leur faire face. La sensation de la peau tente de transcender l’image, comme une caresse à soi-même.

Rencontre avec Gil Rigoulet

Avec Gil, premier photographe reporter du journal Le Monde, nous devenons très rapidement complices. Nous commençons par échanger régulièrement puis il me prend sous son aile et me donne des responsabilités (archivage, communication, vente, assistanat en galerie, aide pour les prises de vues, workshops…) pour l'aider dans son activité.

Finalement, j’ai été son assistante pendant plus de deux ans et parfois encore, je l'accompagne dans ses projets artistiques. gilrigoulet.com

Un pas de plus

Désormais, je développe moi-même mes films noir et blanc dans la salle de bain de mon studio parisien pour les archiver, les faire tirer avec des laboratoires parisiens et les exposer lors d’événements.

La photographie étant pour moi un endroit d’expression et le corps un lieu de mémoire ; un matériau qui parle du temps, des relations, de l’amour et des luttes, de nouvelles séries voient le jour sur ces sujets qui me sont chers.

Voir la série « Ce qu’elle sème » publiée dans l’œil de la photographie :
« Une boule de fringues sur le sol de ma chambre. Des fragments d’elle s’accumulent jour après jour.
Je photographie les traces qu’elle laisse autour d’elle, tout près de moi ; j’en perçois les indices sur le sol de ma chambre, sur nos peaux, sur nos draps. Partout, des lieux de mémoire.Au fil de notre relation, mon regard se porte sur ses gestes, notre intimité, émotions et atmosphères quotidiennes d’ici ou d’ailleurs. S’enlacer, se blottir, se toucher, s’éloigner, se retrouver.
Par moments, elle s’empare de l’objectif et me transforme aussi en sujet. Son regard m’enveloppe, il me permet de m’exprimer dans mon identité.
Ce qu’elle sème est une accumulation d’images à deux, mais aussi une revendication de l’amour queer comme espaces de douceur, de guérison et de liberté »

D’autres projets sur l’errance et la psychiatrie sont en construction.