Une boule de fringues sur le sol de ma chambre. Des fragments d’elle s’accumulent jour après jour. Je photographie les traces qu’elle laisse autour d’elle, tout près de moi ; j’en perçois les indices sur le sol de ma chambre, sur nos peaux, sur nos draps. Partout, des lieux de mémoire. Au fil de notre relation, mon regard se porte sur ses gestes, notre intimité, émotions et atmosphères quotidiennes d’ici ou d’ailleurs. S’enlacer, se blottir, se toucher, s’éloigner, se retrouver. Par moments, elle s’empare de l’objectif et me transforme aussi en sujet. Son regard m’enveloppe, il me permet de m’exprimer dans mon identité. Ce qu’elle sème est une accumulation d’images à deux, mais aussi une revendication de l’amour queer comme espaces de douceur, de guérison et de liberté